Double suicide à Sonézaki

Texte Chikamatsu Monzaémon (1703)
Traduction René Sieffert
Mise en scène Simone Audemars
Scénographie et costumes Roland Deville Réalisation des costumes Coralie Chauvin Construction des décors Bois Rénove Lumières Jean-Philippe Monteiro Son Michel Zürcher Direction Technique Dorian Nahoun Production Cie FOR | L’Askéné Coproduction Ville de Ferney-Voltaire

Avec Vincent Babel  l  Vincent David  l  Hélène Firla  l  Patric Reves  l  Julia Le Faou

Fidèles à son travail exploratoire, la Cie FOR vous fait découvrir un chef-d’œuvre du théâtre nippon, considéré comme l’égal de Roméo et Juliette.

Le Grand Miroir des suicides d’amour rapporte que le sept de la quatrième lune de 1703, soit un mois avant la première représentation de la pièce de Chikamatsu intitulée Sonézaki shinjû, un certain Tokubyôé, commis et fils du frère aîné de Hiranoya Chûémon, le plus grand marchand de sauce de soja de la ville, s’était tué en même temps qu’une courtisane de la fameuse Maison Tenma, nommée O.Hatsu.

Les raisons du drame étaient banales : Chûémon méditait de faire épouser à son neveu une nièce de sa femme, avec l’intention de le placer à la tête d’une succursale qu’il projetait d’ouvrir en province, alors que Tokubyôé n’avait qu’un désir, celui d’épouser la courtisane O. Hatsu dont il était éperdument amoureux.

Une réalité économique non maîtrisée et non maitrisable, des liens affectifs sincères et désespérément impossibles à officialiser, un déshonneur qui les sépare à tout jamais de la société civile dans laquelle ils vivent, tout concourt à ce que la vie des deux protagonistes s’achève tragiquement.

La réalité du monde contemporain que décrit Chikamatsu est sans pitié et l’on est choqué à la lecture de sa pièce par le nombre d’épreuves injustes que ses personnages doivent subir. Mais le monde n’est pas juste et Chikamatsu a la grande vertu de ne pas nous le faire croire. Seul l’amour est rédempteur, et cela de tout temps.

Dans le cadre de la Saison Voltaire 2016